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La guerre de Troie
Copyright
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Cette section provient de l'ouvrage "Mythes et légendes de la Grèce
antique" de Edouard Petiska aux éditions Gründ !!!!!
- 1ere partie du mythe :
Vers la 2ème partie
Dans l'ancien temps, en Asie Mineure, non loin de l'Hellespont, était
une ville du nom de Troie.
Dans sa puissante enceinte régnaient le roi
Priam et la reine Hécube. Une nuit, la reine fit un rêve. très étrange :
un fils lui était né, mais lorsqu'elle voulait le prendre dans ses bras il
se transformait en une torche ardente qui brûlait tout le palais, les
maisons avoisinantes et toute la ville.
Effrayée par ce songe, la reine s'éveilla et le raconta à son époux.
L'aurore commençait à peine à se lever que déjà le roi avait convoqué des
augures pour interpréter le rêve royal. Ceux-ci mirent beaucoup de
réticence à s'expliquer. Un nouveau petit prince allait naître et il
serait la cause de la destruction totale de la cité de Troie. Si le roi
voulait sauver sa vie, celle de sa femme, celles de ses enfants et de tous
les citoyens, s'il voulait que soit épargnée la ville, il devrait
supprimer l'enfant. C'était choisir entre la mort d'un seul ou le trépas
de tous!
Bientôt en effet, Hécube mit au monde un fils. Ce fut pour elle et pour
Priam une cruelle épreuve que de le condamner, mais il y avait à cela la
raison d'Etat. Les serviteurs aussi eurent beaucoup de chagrin en voyant
le tragique destin d'un si bel enfant, mais ils avaient peur de désobéir
au roi, car ils connaissaient l'horrible prophétie. Ils emportèrent donc
le nouveau-né dans la montagne et s'enfuirent rapidement, tant les cris et
les pleurs de leur petite victime leur étaient insupportables.
Mais l'enfant ne gémit pas longtemps : une ourse le trouva, le renifla
soigneusement, le lécha, et l'entraîna avec mille précautions dans son
antre où l'attendaient ses propres rejetons. Le prince grandit ainsi parmi
les animaux. L'ourse le nourrit et les oursons jouèrent avec lui. Il
devint grand et fort, apprit à monter aux arbres et à courir, mais la
seule chose qu'il ne put apprendre de ses parents adoptifs fut le langage
humain.
Un jour, un berger recherchait un mouton égaré lorsqu'il aperçut le
garçon qui jouait dans une clairière. Il l'emmena avec lui dans sa hutte
et désormais l'enfant partagea la vie des gardiens de troupeaux. Il les
aida dans leur tâche et ses protecteurs lui apprirent à parler. Il devint
rapidement un vigoureux jeune homme et reçut le nom de Pâris. Il
protégeait les bêtes qui lui étaient confiées contre les voleurs et les
oiseaux de proie, et il était très aimé de tous ceux qui l'entouraient.
Pâris avait l'habitude de s'asseoir au milieu de ses moutons et de
jouer de la flûte en les surveillant. Un matin, alors qu'il allait porter
l'instrument à ses lèvres, trois magnifiques déesses apparurent soudain
devant lui.
C'étaient Héra, la femme de Zeus, Athéna, la divinité de la sagesse,
protectrice des hommes braves et intelligents, et Aphrodite, incarnation
de l'amour et de la beauté.
A leur vue le jeune homme devint muet d'étonnement. Héra lui tendit une
pomme d'or et lui dit :
« Pâris, sois l'arbitre de notre querelle.
Chacune de nous veut avoir ce fruit merveilleux, mais il ne doit revenir
qu'à la plus belle d'entre nous. Regarde-nous bien et dis-nous à qui
appartiendra la pomme. Si tu me la donnes, tu gouverneras sur toute
l'Asie, tu seras le roi le plus puissant du monde.»
Athéna sourit :
«Si je reçois le fruit,» dit-elle, «tu seras le
plus grand commandant de tous les temps. Tu gagneras toutes les guerres et
les portes des cités ennemies s 5 ouvriront toutes seules à ta vue.»
Alors s'éleva la douce voix d'Aphrodite
«Si grâce à toi je suis
élue, je te promets de te faire épouser la plus belle femme de la terre.»
Pâris hésita un moment, puis tendit la pomme à la déesse Aphrodite. Ce
faisant il provoqua la colère d'Héra ainsi que celle d'Athéna, et décida
ainsi de son sort et de celui de la cité de Troie.
Pendant ce temps se
préparait dans la ville une grande fête durant laquelle allaient se
dérouler des joutes athlétiques et des concours agricoles. Les bergers y
envoyèrent Pâris avec un taureau. jamais le jeune homme n'avait vu une
aussi grande cité. Il regarda avec émerveillement les immenses édifices de
pierre et les temples. Mais ce qui l'attirait le plus était le vaste
stade. Et comme il était fort, courageux et jeune, il fut porté sur les
listes des concurrents. Il se défendit si bien qu'il remporta les jeux
devant ses frères et même devant son aîné Hector.
Le roi Priam le fit appeler et lui demanda d'où il venait. Pâris lui
raconta l'histoire de sa vie et le souverain reconnut son fils dans ce bel
étranger.
Le père étreignit avec émotion son enfant vainqueur, sans plus se
soucier des vieilles prophéties, et l'accueillit au palais. Le prince y
retrouva sa mère, ses frères et ses sœurs.
Mais la déesse Aphrodite ne l'avait pas oublié. Bientôt elle lui
apparut et lui dit «Je viens exaucer ton vœu. Tu as choisi comme
récompense d'avoir pour épouse la plus belle femme de la terre, je vais
donc t'aider. La plus jolie de toutes est Hélène, la femme du roi de
Sparte Ménélas. Zeus, qui est son père, lui a donné une beauté divine.
Aussi ne perds pas de temps mais commence à construire un bateau. je ne
t'abandonnerai pas. »
Inspiré par la divinité de l'amour, Pâris se mit à construire un
robuste navire. Il se prépara pour son voyage au royaume du roi Ménélas.
Son père, Priam, était fort chagriné à l'idée d'une aussi périlleuse
aventure. Quant aux augures, ils étaient terrifiés en reconnaissant dans
l'enlèvement d'Hélène le début du désastre qui devait s'abattre sur la
cité. C'est en vain que le roi, la reine, ses frères et ses sœurs
essayèrent de ramener Pâris à la raison. Il ne voulait pas s'interrompre
dans sa tâche et se sentait fort de l'aide d'Aphrodite.
Enfin la quille du bateau toucha l'eau et la proue écarlate fendit les
vagues.
Pâris s'embarqua avec ses marins en dépit de tous les mauvais
présages. La déesse fit souffler un vent propice et, toutes voiles dehors,
le navire glissa sur la mer comme s'il avait eu des ailes.
Le roi de
Sparte, Ménélas, reçut affublement son hôte et lui offrit l'hospitalité.
Il ne pouvait se douter que le jeune homme était venu dans son royaume
afin d'y semer un grain maléfique, dont la moisson serait récoltée par la
mort sur un lointain champ de bataille. Aphrodite provoqua la fatale
rencontre entre Pâris et Hélène et éveilla de tendres sentiments dans le
cœur de cette dernière. Elle tomba amoureuse du prince et celui-ci s'éprit
de sa grâce. Bafouant toutes les règles de l'hospitalité qui sont chères
aux dieux comme aux rois, il enleva l'épouse de Ménélas sur son bateau.
Les cœurs des marins se mirent à battre en la voyant : ils crurent un
instant que la lune argentée était descendue parmi eux, tellement sa
beauté rayonnait dans la nuit. Le navire fendit les vagues et la déesse
complice les conduisit vers les côtes de Troie.
Dès que le roi Ménélas eut découvert le forfait, il se précipita à
Mycènes où régnait son frère le roi Agamemnon. Il le consulta sur la façon
de punir le traître. Le même jour, des messagers galopèrent à travers
toute la Grèce pour inviter tous les héros du pays à s'unir dans une
expédition punitive contre Troie.
Le bruit de leurs préparatifs retentit dans toute la contrée. Les épées
étaient affûtées, les arcs tendus, les casques polis; dans tous les ports
des haches fendaient le bois massif, des flottes nouvelles se
construisaient, des rames se fabriquaient, des voiles se tissaient.
Enfin les Grecs quittèrent leurs femmes et leurs enfants, leurs pères
et leurs mères et partirent en Aulis, lieu choisi pour le rassemblement
des armées terrestres et maritimes.
Seul le roi d'Ithaque, Ulysse, ne
voulait pas se séparer de sa femme Pénélope et de son petit garçon,
Télémaque. Ce n'était pas un souverain très puissant, mais chacun le
respectait pour sa bravoure, sa sagesse et sa ruse. C'est pourquoi les
messagers qui étaient venus le chercher ne voulaient pas repartir sans
lui. Ils le cherchèrent dans son palais et dans s'on jardin, mais ne
purent le trouver. Après quelques heures, ils le découvrirent dans un
champ où il simulait la folie il avait attelé ensemble sous le joug un
bœuf et un cheval, et s'était mis à labourer. Mais au lieu de graines il
semait du sel. Les envoyés furent très perplexes devant le roi, qui
souriait béatement en leur tenant des propos absurdes. Ils l'auraient
quitté ainsi si l'un d'eux n'avait eu l'idée d'éprouver le souverain. Il
mit le fils d'Ulysse par terre devant le soc de la charrue. Le père
s'arrêta aussitôt et prit Télémaque dans ses bras. Trahi par ce réflexe
d'homme qui. n'a pas du tout perdu la raison, Ulysse dut se joindre aux
autres héros.
Achille aussi faisait partie de l'expédition. C'était le guerrier le
plus brave de Grèce et on le disait invulnérable. Lorsqu'il était né, sa
mère la nymphe Thétis avait voulu savoir quel serait son destin. Quand
elle apprit qu'il deviendrait un héros fameux mais mourrait jeune au cours
d'une bataille, elle le plongea dans l'eau magique du Styx en le tenant
par le talon. Le liquide miraculeux le rendit invincible, sauf s'il était
frappé au talon, qui n'avait pas été immergé. Comme beaucoup d'autres
héros, il avait été élevé par le sage et robuste centaure Chiron. Vêtu
d'une magnifique armure, beau comme un jeune dieu, Achille s'embarqua donc
avec son meilleur ami, le fidèle Patrocle.
Douze cents bateaux grecs dont le roi Agamemnon assurait le
commandement se rassemblèrent. Avant le départ, les combattants se
réunirent sous un grand platane pour offrir des sacrifices aux dieux
immortels. C'est alors que Zeus leur envoya un présage : un serpent
s'enroula autour du tronc de l'arbre et étouffa huit jeunes oiseaux avec
leur mère, puis il se changea en pierre. Les oracles interprétèrent cet
augure en disant que la guerre durerait neuf ans et au bout du dixième
Troie serait vaincue.
La flotte était prête; les Grecs n'attendaient plus qu'un vent
favorable. Les voiles pendaient dans le vide et pas une feuille ne
bougeait sur les arbres. La déesse de la chasse, Artémis, s'était
brouillée avec le roi Agamemnon parce qu'il avait tué sa biche favorite,
aussi retenait-elle au port l'armée du souverain. Cette situation se
prolongea un certain temps jusqu'à ce que les prêtres conseillent au roi
d'apaiser par un sacrifice la colère divine.
« Offre-lui ta fille
Iphigénie,» lui dirent-ils.
Agamemnon hésita devant une aussi cruelle
exigence, mais le succès de l'expédition était en jeu. Aussi fit-il porter
une lettre à la princesse, lui demandant de le rejoindre au camp. A peine
le messager fut-il parti qu'il réalisa l'atrocité de son- acte et il
écrivit à nouveau à sa fille en lui disant de rester chez elle.
Malheureusement Ménélas vit le second courrier et l'intercepta. Il
craignait, si la déesse n'était pas satisfaite, de n'être jamais vengé.
C'est pourquoi Iphigénie, obéissant au premier vœu de son père, se mit en
route pour le retrouver. Agamemnon, désespéré, dut l'accueillir, et les
prêtres commencèrent à préparer le sacrifice. Lorsqu'ils vinrent la
chercher et la conduisirent à l'autel, le malheureux roi se voila la face.
Soudain le brouillard tomba, le vent prit Iphigénie dans ses ailes et
l'emporta en Tauride où elle devint prêtresse de la divine Artémis. La
déesse réconciliée substitua à Iphigénie une biche.
Une fois la déesse
apaisée, une brise favorable fit frissonner la mer et gonfler les voiles.
Les bateaux purent enfin quitter le port
Vers la 2ème
partie