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Le procès de Socrate
Résumé:
Socrate est un athénien célèbre du Veme siècle avant Jésus Christ. Il
expliquait dans les rues d'Athènes ce qu'il pensait de la démocratie et de
la religion à ceux qui veulent bien l'écouter. Il poussait les gens à
s'interroger sur les croyances populaires en se fondant sur une méthode
critique destinée à séparer la vérité des croyances superstitieuses. Sa
science et son humour aussi bien que son honnêteté tant personnelle
qu'intellectuelle attirait de nombreux jeunes gens de bonne famille. Son
influence sur la jeunesse inquiétait nombre de parents et de religieux qui
entreprirent de le faire faire condamner en -399. Ils l'accusèrent de
corrompre la jeunesse et d'idolâtrer de nouveaux dieux. Le jury populaire
qui jugea Socrate le déclara coupable et réclama à la surprise générale la
peine de mort! Néanmoins, le jury qui voulait en fait forcer Socrate à
s'humilier en demandant grâce, le pria de suggérer un autre châtiment.
Socrate répliqua en demandant la récompense des champions olympique: une
pension d'état à vie! En effet, il expliqua qu'il s'était toute sa vie
comporté en bon citoyen et en démocrate modèle en aidant les athéniens à
faire preuve de vertu et de sagesse. Furieux, le jury demanda l'exécution
de la sentence de mort. Malgré les supplications de ses disciples qui lui
demandait, Socrate obéit à ses juges et se tua en buvant un breuvage
empoisonné à base de ciguë. Ce drame marque l'arrêt brutal de l'âge d'or
de la Grèce.
Développement:
Socrate n'est donc pas un philosophe de profession ; c'est un Athénien
moyen qui n'a, pour ainsi dire, jamais quitté Athènes. Comme tout
Athénien, il se promène et il parle, comme tout le monde, de tout.
Innocemment il intervient souvent dans une discussion déjà commencée,
questionnant les gens les plus divers par l'âge, le métier ou la condition
sociale. Socrate ne fait aucune exclusive et son attitude est fraternelle
envers tous. Contrairement aux philosophes ou aux sophistes qu'on va
écouter, lui, il va à la rencontre des gens, un peu comme un
solliciteur...; il consacre son temps, avec passion, à provoquer des
entretiens et des débats , poussé par le besoin exigeant de traquer la
vérité. Socrate ne prétend rien apprendre à ses interlocuteurs, car il dit
qu'il ne sait qu'une chose, c'est... qu'il ne sait rien ! Ce qu'il veut,
c'est mettre son interlocuteur en face de lui-même, pour se "connaître"
lui-même, selon le précepte inscrit sur un côté du temple d'Apollon à
Delphes (gnôthi séauton : connais-toi toi-même), pour accéder à une
conscience et une autonomie personnelles et, au-delà, accéder à la
connaissance de ce qu'il y a d'essentiellement vrai dans l'homme. Pour
Socrate, nul n'est méchant volontairement; le méchant est celui qui ignore
le bien, qui ne sait pas reconnaître la vertu à travers les visages divers
qu'elle peut prendre. Si donc Socrate enseigne quelque chose, c'est à
reconnaître la vertu et le bien ; c'est au moins le désir de chercher à
les connaître. Tous les faux semblants, comme les artifices de la
rhétorique, par exemple sont dénoncés par lui. Cet art de faire venir à la
lumière la vérité, Socrate l'appelle la maïeutique (Platon), c'est-à-dire
l'art d'accoucher les esprits de ce qu'ils portent, comme sa mère faisait
accoucher les femmes. A ce régime d'interrogation, les entretiens tournent
vite à la confusion de l'interlocuteur,- qui n'admet que difficilement, de
surcroît, l'ironie socratique (Socrate a la réputation d'un "insolent
railleur"). Il semble toujours diminuer l'importance de toute chose et
fait preuve, vis -à -vis de ce qui passe pour capital aux yeux de la
communauté athénienne, d'un sens du relatif, souriant et lucide.
N'acceptant aucun compromis ni aucune compromission, n'obéissant qu'à une
voix intérieure, "quelque chose de divin" qu'il appelle son démon , il ne
s'accommode guère de la vie politique et veut avant tout sauvegarder sa
liberté d'esprit et continuer à obéir à cette voix intérieure. Attitude
qui l'a perdu... Sa quête de la vérité et de la connaissance de l'homme
nous concerne tous ; elle n'a pas pour objet de mieux connaître l'homme
pour créer des techniques qui pourront le diriger ou le régenter mais de
conduire chaque individu à méditer sur l'âme et par conséquent le Bien, en
remettant sans cesse en question les idées reçues : c'est ce qu'on a
appelé le doute socratique.
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